L’Organisation des Nations Unies (ONU) tire la sonnette d’alarme et prescrit une thérapie axée sur la critique du numérique, la vérification des sources, le renforcement de l’éducation des médias, la construction de la résilience.
Le constat fait par Abdou ABARRY, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), est déplorable. La désinformation digitale entretenue au Cameroun, menace la stabilité régionale. Abdou Abarry tirait ainsi la sonnette d’alarme le 9 juin 2025 devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies. « 65% des contenus politiques partagés sur les réseaux sociaux entre janvier et avril 2025 étaient faux ou manipulés », tranche Abdou Abarry. Cette statistique souligne l’ampleur d’un problème qui dépasse les frontières camerounaises pour devenir un enjeu de stabilité régionale.
La faute aux réseaux sociaux, terreau fertile de la propagation de fausses informations et de la manipulation, car étant le principal canal d’information pour une grande partie de la population camerounaise, particulièrement les jeunes. Selon l’UNOCA, les informations mensongères ou délibérément biaisées représentent un véritable danger pour la stabilité de toute la région d’Afrique centrale, où les tensions intercommunautaires peuvent rapidement s’embraser.
La cause n’est cependant pas perdue. Poursuivant son propos sous la forme d’un plaidoyer, Abdou ABARRY, préconise à la population d’adopter les bonnes pratiques. Il y a ainsi lieu d’appuyer sur trois leviers : le développement de l’esprit critique, la promotion de la vérification des sources, la construction de la résilience face aux manipulations. Il insiste également sur l’adoption d’une approche collaborative qui implique 6 catégories d’acteurs, notamment : les institutions gouvernementales, les organisations de la société civile, les plateformes numériques, les médias traditionnels, les agences de communication, les acteurs éducatifs.
Cette collaboration, insiste-t-il, doit viser à créer un écosystème informationnel plus sain, où la vérité peut prévaloir sur la manipulation.
Murielle PADJIO
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