T rès discrète tout au long de sa car-rière professionnelle, Dr Martina Lukong Baye, plus connu sous l’appelation de « Dr Baye », est décédée dans l’extrême discrétion le samedi 16 juillet 2022 à Yaoundé. Pourtant, deux se-maines avant, rien ne présageait cette disparition brusque, tant « Dr Baye » s’activait sans pré-senter aucun signe de maladie, ni de faiblesse, à la coordination des activités du Programme na-tional multisectoriel de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile (PLMI). Femme à plusieurs compétences, la diplômée du Centre Universitaire des Sciences de la Santé (CUSS) a dirigé de main de maître le Programme National de Lutte contre la Mortalité Maternelle Néonatale et Infanto Juvénile (PLMI). Avant cette responsabilité, elle a été à la tête de la Division de la coopération (Dcoop), la Direction de la Santé Familiale (DSF) et a terminé Conseiller Technique N°2 (CT2) au ministère de la Santé Publique (MINSANTE). En partant de cette haute fonction pour le PLMI en 2014, la native de la
Région du Sud-Ouest avait misé sur la communication d’abord. « Elle a compris très tôt que la communication et la mobilisation sociale étaient la clef pour renverser la tendance », rappelle Raoul Nkondock du service de la communication du PNLP. Pour elle, les radios communautaires étaient indispensables pour réduire la mortalité maternelle, néonatale et infanto- juvénile.
C’est grâce à la mise en œuvre du PLMI sous sa houlette que le Cameroun a pu enfin réduire la mortalité maternelle de plus de 40% partant de 767 décès pour 100000 naissances vivantes en 2011, à 406 en 2018 après plusieurs décennies ou cet indicateur ne faisait que s’accroitre. En effet. La réduction de la mortalité maternelle au Cameroun de 762 à 406 pour 10000 morts est essentiellement son œuvre. Elle a également œuvré pour la lutte contre les fistules obstétricales qui sont une morbidité maternelle. Des avis de tous ses collaborateurs durant son parcours, Dr Baye alliait compétences académiques et qualités humaines et morales. De bons souvenirs que laisse l’ amazone de la santé.